Trois mots ont arrêtés dans leurs traces tous les grands hommes.

Genghis Khan s’est retourné, ahuri, alors qu’il planifiait l’invasion de la Chine. Bonaparte descendit du petit banc sur lequel il lisait ses correspondance italiennes, incrédule. René Lévesque, en pleine soirée électorale, aurait vu ses cheveux se dresser sur sa tête d’un bond! On lui aurait éviter le pire en lui enlevant sa cigarette des mains.

«Je suis enceinte.»

Et tout homme est chaviré. Le bonheur, le doute, l’amour, l’orgueil, la crainte et l’angoisse, la joie et l’espoir se mêlent pour exprimer ce sentiment nouveau qu’est la paternité. Depuis des temps ancestraux, nulle besogne ne fut aussi enthousiasmante, nulle aventure plus sérieuse.

PAPAs explore la vie de nouveau père sous toutes ses coutures. Trois acteurs-créateurs, papas de trois petits monstres adorables de quelques mois à peine, vous invitent dans un appartement afin d’explorer avec vous cette ère nouvelle qui commence dans tout ce qu’elle a de plus beau et de plus terrible. Un théâtre physique et visuel, influencé par le clown, le butoh, la marionnette et le bouffon, se déroule entre la cuisine et le salon, alors que les trois marmots nous surveillent. Et décident du bon déroulement de la soirée.

Dans PAPAs, les apprentissages pratiques et les instincts de chasseurs-cueilleurs, le simple quotidien et les enjeux les plus sérieux, tout y passe en rafale. Le temps se dilate, on entrevoit le futur, alors qu’il ne reste plus une seule minute dans la journée. Être père, c’est aussi s’inscrire dans l’Histoire, alors que les leçons de son propre papa sont mises en relief, qu’on s’ennuie du temps de ses aïeuls et qu’on s’inquiète du monde dans lequel on laisse sa progéniture. Et Cronos qui mangea ses enfants? Et Joseph qui cru Marie sur parole? PAPAs ne laisse personne indemne. Surtout pas nous.

Spectacle pour adultes, bébés bienvenus.